Le plaisir de lire baisse chez les jeunes de 15 ans
Les Français étaient 61 % à aimer lire en 2009 contre 70 % en 2000.
Les élèves de 15 ans, auxquels s'intéresse la
dernière étude internationale Pisa pour l'OCDE, lisent de moins en moins
par plaisir. En moyenne, parmi les pays de l'OCDE, en 2009, 37 % des
élèves affirment ne pas lire par plaisir, selon l'organisation
internationale. En Autriche et au Liechtenstein, plus de la moitié des
élèves de 15 ans sont dans ce cas. À l'opposé, en Albanie, au
Kazakhstan, en Thaïlande et en Chine, ils déclarent lire pour le plaisir
à plus de 90 %. Les jeunes Français qui étaient 70 % à aimer lire en
2000 ne sont plus que 61 % en 2009. Ce résultat est d'autant plus
inquiétant que la notion de «plaisir» est associée à de meilleures
performances à l'école. L'effondrement, à quelques exceptions près, est
mondial. Mais pourquoi la Bulgarie ou le Kazakhstan, pays moins avancés
économiquement que la France, la Grande-Bretagne ou les États-Unis, les
devancent dans cette notion de «plaisir de lecture» ? «C'est une
question économique, répond-on à l'OCDE, dans ces pays, souvent moins
développés, le livre est encore un objet parfois difficile à se
procurer. La perception de la lecture y est donc plus positive.»
Lorsqu'ils sont issus de milieux socio-économiques favorisés, les élèves
sont 72 % à affirmer lire quotidiennement pour le plaisir, contre 56 %
lorsqu'ils sont issus de milieux défavorisés. En France, la différence
des résultats entre ces deux publics peut dépasser les 20 pour cent.L'envie de lire est un prédicteur fort de réussite scolaire, toutes les études le démontrent, car la lecture reste nécessaire dans tous les domaines. La motivation est le point de départ : «Pour entrer dans cette tâche au départ abstraite et répétitive pour un enfant, il faut une certaine dose de motivation. Certains jeunes ne voient pas les enjeux de la lecture. Pour eux, c'est un outil purement scolaire et désagréable», explique Bruno Germain, de l'Observatoire national de la lecture. «Le plaisir, lui, ne se décrète pas. Il ne vient qu'avec la fluidité. On ne prend du plaisir que parce que c'est devenu facile de lire, on n'a plus d'efforts à faire. C'est une conséquence. Les enseignants emmènent régulièrement les enfants à la bibliothèque, les engagent à lire mais ils ont d'abord des objectifs plus scolaires, plus techniques. Le plaisir de lire dépend aussi des parents».