jeudi 27 mars 2014

la lecture dans les trains

L'institut de sondage IFOP a réalisé pour le compte de Thalys une étude portant sur la mobilité en Europe, examinant les quatre pays traversés par le train - France, Allemagne, Belgique et Pays-Bas. Les pratiques des voyageurs sont auscultées et détaillées, offrant un intéressant panorama




Dans les usages, il faut remarquer que les Allemands semblent les plus mobiles, à 41 %, contre des Français encore à la traîne - 23 %. Mais les voyages en train sont pour tous des moyens d'évasion et de pause, selon 82 % des répondants. Et s'il faut trouver un point commun rapprochant les peuples de chaque côté du Rhin, Français et Allemands semblent tous deux apprécier le train à grande vitesse, à 38 % et 37 %. En revanche, les Néerlandais favorisent à 58 % la voiture.

« Le voyage fait rêver, aussi bien les séniors curieux de découvertes que les jeunes professionnels avides d'apprendre et d'échanger. Le regard, à cheval sur 4 pays, de Thalys nous a semblé intéressant à proposer. Le train offre en effet un point de vue unique sur les modes de vie comme sur les pratiques économiques. Les Européens ont beaucoup à partager » commente Franck Gervais, directeur général de Thalys International.

Or, ce que l'étude apprend, c'est que si les voyageurs sont 33 % à travailler, la lecture « reste l'activité préférée en train - 83% pour les journaux et les magazines, 75% pour les livres ». Et chose plus intéressante encore, ces chiffres concernent l'ensemble des quatre pays. Cependant, les personnes se retrouvent de plus en plus avec un jeu vidéo dans les mains, à 57 %. Et bien entendu, l'utilisation de tablettes et d'ordinateurs portables mobilise l'attention.

Voici le détail, pour la lecture de journaux ou magazines

Français 67 %
Allemands 80 %
Belges 71 %
Néerlandais 62 %

et pour la lecture de livres :

Français 62 %
Allemands 75 %
Belges 59 %
Néerlandais 47 %

Pour les déplacements professionnels en cumul des quatre pays, on trouve respectivement 82 % pour presse et magazine et 75 % pour les livres. Des chiffres similaires pour les déplacements personnels, sur la base des quatre pays, avec 82 % et 75 %.


"Tablettes de lecture et supports papiers se croisent à bord de nos trains, où l'on observe de plus en plus de liseuses"


Franck Gervais, CEO de Thalys, a accepté de répondre à nos questions, pour approfondir les questions d'usages au sein des trains de la société.

Quels sont les genres les plus lus dans le Thalys (prenant en compte que le train effectue des allers-retours Paris/Bruxelles, deux capitales de la BD) ?

Nous n'avons malheureusement pas de chiffres détaillés sur ce point, mais je peux vous affirmer que le roman reste un compagnon de voyage incontournable pour beaucoup de nos clients. La bande dessinée présente des fortes contraintes de format, pas forcément facile à glisser dans un sac, mais depuis notre poste d'observation on voit bien le succès grandissant du roman graphique. Ce matin encore la personne à côté de moi lisait un ouvrage de Guy Delisle.



Franck Gervais © David Plas

 
Quels ouvrages sont oubliés dans le train, en retrouve-t-on beaucoup, si oui, lesquels ?
Si les voyageurs laissent et partagent facilement leurs quotidiens et magazines, ils semblent rester très attachés au livre en tant qu'objet. Même quand il est terminé, et même quand on a une longue journée devant soi, on garde précieusement les livres ! Personnellement, je trouve le bookcrossing aussi fascinant que généreux, mais c'est un phénomène qu'on observe peu dans nos trains.
 

Existe-t-il des programmes de prêt de livres envisagé (prendre le livre à Paris, le rendre à Bruxelles, ou inversement) ?
C'est une excellente idée ! [NdR : de rien, c'est cadeau ; mais dans ce cas, ActuaLitté serait partenaire ?]
 

Assistez-vous à un développement de la lecture sur supports numériques ?
Effectivement, tablettes de lecture et supports papiers se croisent à bord de nos trains, où l'on observe de plus en plus de liseuses. Notre étude souligne que les voyageurs mixent les pratiques et les supports. Trois quarts de nos clients lisent un livre au cours de leur voyage, un sur deux joue sur un support numérique : ils sont nombreux à faire les deux !
Ce dialogue est très intéressant. À notre échelle, nous allons mettre en test cet automne une offre de e-presse à bord. Et ce serait formidable de pouvoir un jour proposer également des livres et des bandes dessinées.


L'étude a été réalisée auprès de 4025 personnes (un peu plus de mille par pays), entre le 24 juin et le 3 juillet. Elle est ici consultable dans son intégralité.

Etude Thalys IFOP : Mobiles, les Européens ? publié par

lundi 3 mars 2014

Jacques PRÉVERT (1900-1977)


Jacques PRÉVERT (1900-1977)

Sa biographie

Portrait de Jacques PRÉVERT
Jacques Prévert est un poète et scénariste français, né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine, et mort le 11 avril 1977 à Omonville-la-Petite (Manche). Après le succès de son premier recueil de poèmes, « Paroles », il devint un poète populaire grâce à son langage familier et ses jeux de mots. Ses poèmes sont depuis lors célèbres dans le monde francophone et massivement appris dans les écoles françaises. Il a également écrit des scénarios pour le cinéma.
Jacques Prévert naît au 19 de la rue de Chartres à Neuilly-sur-Seine (actuellement Hauts-de-Seine) le 4 février 1900. Il y passe son enfance. Son père André Prévert, fait divers métiers pour gagner sa vie et de la critique dramatique et cinématographique par plaisir. Il l’emmène souvent au théâtre et au cinéma. Suzanne, sa mère (née Catusse), l’initie à la lecture. Il s’ennuie à l’école, et dès 15 ans, après son certificat d’études, il la quitte. Il multiplie alors les petits travaux, notamment au grand magasin Le Bon Marché. D’abord mobilisé en 1918, son service militaire se poursuit à Saint-Nicolas-de-Port où il rencontre Yves Tanguy avant d’être envoyé à Istanbul où il fera la connaissance de Marcel Duhamel.
En 1925, il participe au mouvement surréaliste, qui se regroupe au 54 de la rue du Château près de Montparnasse. C’est en fait un logement « collectif » où habitent Marcel Duhamel, Raymond Queneau et Yves Tanguy. C’est Prévert qui trouvera le terme de cadavre exquis pour définir le jeu littéraire auquel ses amis et lui se livrent. Prévert est toutefois trop indépendant d’esprit pour faire véritablement partie d’un groupe constitué, quel qu’il soit. Il supporte mal les exigences d’André Breton, et la rupture est consommée en 1930. En 1932, il écrit les textes pour le groupe « Octobre » et il participera aux Olympiades du théâtre à Moscou.
Il est le scénariste et dialoguiste de grands films français des années 1935-1945, notamment « Drôle de drame », « Le Quai des brumes », « Le jour se lève », « Les Visiteurs du soir », « Les Enfants du paradis » et « Les Portes de la nuit » de Marcel Carné, « Le Crime de Monsieur Lange » de Jean Renoir, « Remorques et Lumière d’été » de Jean Grémillon. Il a, à deux reprises, adapté des contes de Hans Christian Andersen, d’abord « La Bergère et le Ramoneur » devenu « Le Roi et l’Oiseau », film d’animation de Paul Grimault en 1957, puis en 1964, « Grand Claus et Petit Claus », autre conte d’Andersen, à la télévision, « Le Petit Claus et le Grand Claus » de son frère Pierre Prévert.
Ses poèmes sont mis en musique par Joseph Kosma dès 1935 (À la belle étoile) : ses interprètes seront entre autres Agnès Capri, Juliette Gréco, Les Frères Jacques, Yves Montand. Son recueil « Paroles », publié en 1946, obtient un vif succès.
Il écrit des pièces de théâtre. Son anticléricalisme, parfois violent, est souvent occulté par le public, au profit de ses thèmes sur l’enfance et la nature.
Sa fille Michèle naît en 1946. Il épouse Janine Tricotet en 1947.
Le 12 octobre 1948, il tombe d’une porte-fenêtre, et reste plusieurs jours dans le coma.
Son domicile parisien est situé dans le quartier de Montmartre, au fond d’une petite impasse derrière le Moulin Rouge, sur le même palier que Boris Vian.
Son domicile secondaire est à Antibes, mais, à la suite de la résiliation de son bail par le propriétaire qui souhaitait récupérer l’appartement des remparts et n’ayant pu obtenir le soutien du maire pour le garder, il doit quitter Antibes. Sur les conseils du décorateur Alexandre Trauner, il achète alors une maison en 1971 à Omonville-la-Petite, dans la Manche. Le 11 avril 1977, il y meurt des suites d’un cancer du poumon, lui qui avait toujours la cigarette à la bouche. Il avait 77 ans.
Aux côtés de sa femme, de sa fille et d’Alexandre Trauner, il est enterré au cimetière d’Omonville-la-Petite, où l’on peut également y visiter sa maison. Non loin de là, à Saint-Germain-des-Vaux, ses amis ont aménagé un jardin dédié au poète.